Initié par le Procureur de Grasse et le Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation des Alpes-Maritimes, le projet A.I.R est porté par l’association ALC qui s’est spécialisée depuis plus de 20 ans dans l’accompagnement des personnes sous main de justice et sortant de détention.
Ce dispositif implique une coopération entre les services judiciaires, les services spécialisés d’aide aux victimes et les élus du territoire. Le programme d’accompagnement AIR est pluridisciplinaire et conjugue des interventions éducatives, psychosociales et thérapeutiques. Cette approche holistique est la condition d’une réinsertion réussie ou d’une sortie de la délinquance.
L’Association Enquête et Médiation assure auprès d’ALC un appui et une expertise technique dans la phase de mise en œuvre du projet.
Une équipe dédiée d’Addictions France organise la prise en charge des problématiques d’addiction, telles que la dépendance à l’alcool ou autres substances psychoactives.
ALC coordonne le parcours du justiciable en assurant l’accompagnement socioéducatif global et en organisant la prise en charge thérapeutique des auteurs de violences intrafamiliales.
Au cours de la prise en charge, les principes d’intervention sont les suivants : pragmatisme, non jugement, écoute active, aller vers, proximité, réactivité, prise en compte de la singularité de chacun, engagement.
Le projet A.I.R s’engage à réduire le taux de récidive et donc de victimes : garantir le respect des obligations judiciaires ; proposer un accompagnement socio-éducatif renforcé ; inscrire le justiciable dans un parcours de soins ; favoriser la réinsertion par le travail ; promouvoir les compétences psychosociales et encourager la réappropriation d’une vie citoyenne !
Le public pénal le plus ancré dans la délinquance présente très souvent une multiplicité de pathologies sociales et personnelles lourdes (addiction, désocialisation massive, rupture familiale…) qui constituent des freins directs à tout travail sur le passage à l’acte.
Prévenir durablement voire définitivement la récidive implique de mettre en œuvre une justice capable de faire évoluer l’individu pendant le temps judiciaire. L’AIR ambitionne une approche judiciaire nouvelle de ces publics sur le modèle dit de justice résolutive de problèmes : d’abord évaluer et traiter l’ensemble des facteurs de risque présentés par un auteur pour engager ensuite avec lui, une fois sa situation stabilisée, un travail criminologique de fond à la main du SPIP, pilote du dispositif après le prononcé d’une peine. Jamais ce projet innovant n’aurait pu voir le jour sans l’implication des maires, du conseil départemental, des communautés d’agglomération du département, de la préfecture et de l’agence régionale de santé : traiter efficacement le risque suppose de disposer, dans chaque territoire, d’autant de formules et de parcours de prise en charge que l’auteur présente de problématiques.