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Projet transfrontalier ALC : Mieux comprendre la migration des Mineurs Non Accompagnés tunisiens

16 avril 2025

 

À la suite du projet européen IMPACT (concernant l’amélioration de la prise en charge et la protection des Mineurs non accompagnés (MNA) ou adolescents migrants, en Suède, France, Italie, Pays-Bas, et en Europe), ALC a initié un projet de recherche transfrontalier sur la migration des jeunes mineurs non accompagnés Tunisiens, de plus en plus nombreux et difficiles, dans les Alpes-Maritimes : Enjeux et spécificités de la migration des Mineurs Non Accompagnés tunisiens.

 

 

 

 

Jean-Marc Fabre, directeur du Pôle Accueil Médiation Intégration d’ALC :

Dans nos 3 foyers d’accueil de Mineurs Non Accompagnés, à Nice, Antibes et Cannes, nos équipes remarquent une difficulté croissante à accueillir et protéger les jeunes Tunisiens. Ces grands adolescents interpellent leurs éducateurs de façon non conventionnelle, et nous craignons même parfois qu’ils soient victimes des réseaux de narcotrafic. Au lieu de traiter la question de manière frontale, nous avons choisi de mener une grande étude sur les 2 rives de la Méditerranée et de travailler notre expertise en profondeur. 

En cofinancement avec l’ONG suisse Helvetas, ALC a organisé l’étude : des jeunes, des éducateurs, des familles se sont rencontrés, en Tunisie et en France. Les échanges sur les motivations, les conditions du départ et les difficultés de l’arrivée ont été pilotés par l’expert Guillaume Coron, consignés dans une étude de 82 pages, rédigée avec 2 éducatrices d’ALC, Estelle Giret et Beatrice Parent.

Un webinaire, le 10 janvier 2025, puis un atelier de réflexion opérationnelle le 25 février, ont réuni les cadres et les équipes d’ALC, le département et l’association Pierre Valdo dans le but de présenter l’étude et de montrer les difficultés rencontrées et les manières d’y répondre.

Belinda Debec, cheffe de service MNA à Nice :

En Tunisie, les familles et les jeunes garçons rêvent d’un avenir meilleur. Mais ils ignorent les questions juridiques françaises. Ils ne peuvent imaginer les dangers d’une éventuelle Traite des Êtres Humains, dès l’embarquement, ni l’emprise d’un réseau malveillant sur le jeune que signifierait l’argent « facile et rapide ». Ici, nous avons réalisé les besoins affectifs de ces enfants, en général trop peu autonomes pour vivre seuls en appartements, ainsi que leur vulnérabilité. Une relation de confiance et des procédures éducatives renforcées sont nécessaires, malgré les contraintes budgétaires actuelles. 

Les mots des jeunes, accompagnés par ALC :

J’ai bien aimé quand les éducatrices sont venues chez moi ; je suis fier que ma famille soit bien à l’aise parce qu’ils savent que je suis avec de bonnes personnes… Quand vous trouvez des Tunisiens un peu bizarres, il ne faut pas juger une personne sans la connaître… Apprenez à nous parler. Il faut interagir avec nous, parce qu’au pays on n’a pas la même vie, mais je vous assure qu’on a besoin de vous. 

Un effort d’information réciproque s’impose sur les deux rives de la Méditerranée. De beaux progrès sont déjà sensibles dans la confiance, le dialogue et la protection de ces jeunes.