
Le Conservatoire National des Archives et de l’Histoire de l’Education Spécialisée et l’Action Sociale (CNAHES) s’est donné pour mission de recueillir les archives et les témoignages des acteurs de ce secteur. Depuis 2017, sa délégation régionale, animée par Philippe Lecorne, a mis au jour la « préhistoire » de notre association. Voici une synthèse de ces recherches, dont nous le remercions.
1911-1920 : la structuration de l’action sociale
Si dès le XIXème siècle de fortes personnalités mènent des actions philanthropiques en direction des catégories défavorisées, des institutions municipales et associatives prennent peu à peu le relais. Ainsi en 1911 est créée à Nice l’Oeuvre du Patronage des enfants abandonnés ou traduits en justice et d’assistance aux détenus libérés des Alpes-Maritimes. L’Assemblée générale de 1913 nous apprend qu’en 1912 l’Oeuvre a pris en charge 12 enfants et qu’elle a été subventionnée par le Conseil municipal de Nice et le Conseil général des Alpes-Maritimes. Point d’orgue de cette période, le décret de reconnaissance d’utilité publique en 1920, dont ALC continue aujourd’hui de bénéficier.
1920-1939 : des difficultés surmontées
L’association est mise en péril dans les années vingt par plusieurs décisions de l’Etat, qui diminue brutalement l’allocation forfaitaire pour les enfants placés par les associations, alors même que l’école de réforme de Frasne-le-Château, établissement accueillant des enfants pour l’Oeuvre, double ses tarifs. Comme elle le fera ultérieurement, l’association s’adapte et repart. Ainsi en 1934 sont accueillis de 10 à 18 enfants confiés par la Justice dans les locaux loués villa Lubonis à Cimiez. On note le recrutement d’un professeur et l’ouverture d’un atelier de fabrication de balais.
Ce dynamisme se manifeste aussi par la recherche de fonds. Ainsi en 1932, Romain Rolland donne-t-il une conférence pour une recette de 14 000 francs, soit la moitié des ressources annuelles.
1947-1959 : nouvelles épreuves, nouveau départ.
L’activité de l’Oeuvre reprend après les années de guerre, mais le contexte change avec les orientations politiques de la Libération (Ordonnance de 1945 posant le principe de la primauté de l’éducatif). S’y ajoutent des difficultés internes à l’association. Ce qui conduit le Président Randon à convoquer une assemblée générale extraordinaire pour prononcer la dissolution le 4 juillet 1958.
Coup de théâtre : avec le concours de plusieurs responsables de l’association Montjoye, dont Jeannine Pennone et Monique Gilletta de Saint-Joseph , un nouveau Conseil d’administration (CA) est désigné et l’année suivante naît ALC.
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