
Très souvent, les Roms sont sujets à divers préjugés. On peut en voir certains dans la rue, mendier et même se regrouper dans des quartiers précaires, hors de la société car marginalisés, ce qui est un véritable frein à leur intégration. Mais saviez-vous que Pablo Picasso était d’origine bohémienne, tandis que Charlie Chaplin et Elvis Presley étaient d’origine rom ?
De nombreux concitoyens que nous rencontrons sont des Roms, mais nous ne le savons pas toujours car ces derniers se
sont très bien intégrés.
La communauté rom de Nice compte une quarantaine de familles. Certaines d’entre elles mènent leur vie selon leurs propres
habitudes et leurs règles, adoptées depuis des années. La peur de l’intégration de certains Roms est due à un fort apriori envers notre société. Une méfiance depuis longtemps ancrée, du fait de l’histoire des Roms, faite aussi de tortures, maltraitances, et de génocides dont le plus frappant fut la Shoah durant la Seconde Guerre mondiale. Pour leur survie, ces familles se regroupent par 3 ou 4, sans réels moyens, un peu partout dans les villes, sur des terrains nus, des plaines ou sous des ponts, dans des conditions insalubres.
Leur vie se réduit à la collecte de matières premières, et en partie à la mendicité. Un grand nombre d’enfants ne vont pas à l’école et certains d’entre eux mendient avec leurs parents dans la rue.
Une lueur d’espoir cependant dans ce sombre tableau : celle que les pouvoirs publics décident de prendre en compte les problèmes auxquels sont confrontés les Roms.
Depuis deux ans, la résorption des bidonvilles et l’insertion sociale des familles roms ont été confiées à notre association.
La situation de chacune est analysée, afin de nouer le dialogue et de créer un lien de confiance, fait d’échanges réguliers, au cours desquels les avantages liés à l’intégration pour tous les membres de la famille et bien particulier pour les enfants, sont expliqués.
Rencontre avec Suleiman Muhajer, plus connu sous le nom de Mike, travailleur social chez ALC. Lui-même d’origine rom, il parle leur langue et explique :
Construire une relation de confiance avec les familles peut prendre du temps. Lorsque l’une d’entre elles exprime son consentement à l’intégration, il faut alors concrétiser le projet très rapidement. La motivation des Roms à s’intégrer est plutôt faible.
Certains d’entre eux ont tendance à se limiter à un modèle de vie qu’ils connaissent, malgré tous les risques et difficultés, au lieu de s’ouvrir à de nouvelles perspectives.
Soulignons quand même, que sur six familles accompagnées par ALC depuis 2021, trois d’entre elles sont aujourd’hui pleinement intégrées. Les adultes ont pu trouver un emploi stable et les enfants ont été scolarisés.
C’est une première victoire pour les travailleurs sociaux. Mais l’objectif principal reste de trouver un logement durable afi n de pouvoir faciliter leur intégration dans la société.
Cette année, pour la deuxième fois, une soirée sur la culture rom a été organisée par l’association, avec pour devise : « Apprenez à me connaître avant de me juger » . L’occasion de rassembler familles roms, travailleurs sociaux et sympathisants autour des traditions et de l’histoire de ce peuple trop souvent méconnues. Un bel événement qui a permis aux participants de mieux comprendre la manière de vivre de cette communauté aux traditions millénaires et de casser certains préjugés !
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