La délicate mission des professionnels d’ALC en protection de l’enfance :
« Recueillir la parole d’un enfant est une mission délicate, exigeante et porteuse d’espoir », comme l’indique Gautier Arnaud-Melchiorre, ancien enfant placé, dans le préambule de son rapport À (h)auteur d’enfants, remis au secrétaire d’État à la Protection de l’enfance de l’époque, Adrien Taquet, en 2021.
Est-ce qu’on décide trop à la place des enfants protégés ? Comment recueillir l’expression des plus jeunes, voire des tout-petits ? Est-ce que nous les écoutons suffisamment et avec la bonne méthode ? Est-ce que leur parole est vraiment prise en compte, pendant et après l’accompagnement ? Comment faire la part des choses entre un besoin exprimé par l’enfant, la réalité de sa vie quotidienne, et ce qu’un professionnel projette de « bon » pour lui ?
Autant de questions que les professionnels d’ALC, travaillant pour des services de petite enfance, ou des plus grands, ont souhaité aborder, d’abord au travers d’une première expérimentation dès 2020, puis aujourd’hui au travers d’un projet innovant, financé par l’Etat. Au cœur du projet, la parole des enfants. Ce sont eux qui copiloteront le projet aux côtés des professionnels. « Ce qui m’intéresse, précise Anne-Claire, cheffe de service, c’est que ce sont les enfants et les jeunes que nous avons protégés qui seront les experts du projet : experts de leur propre vécu dans nos services de protection de l’enfance ! »
Enfants et ados accompagnés, ou enfants anciennement accompagnés ont été contactés. « Je vais participer, je vais me débrouiller, c’est important », a répondu le jeune Manuel. Importants, en effet, ces premiers rendez-vous, poursuivis pendant toute la durée du projet, qui permettront à chacun de faire entendre leur voix. Avec peut-être à la clef, peut-être, des changements majeurs à apporter ? « Il est urgent de faire entrer plus d’affection et d’écoute au sein des lieux d’accueil », comme le note Gautier Arnaud-Melchiorre.
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