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Hub Ukraine : mise à l’abri des familles exilées

Sur le hub régional des Alpes-Maritimes en charge de la mise à l’abri des Ukrainiens, ce mercredi 20 avril, l’ambiance est singulièrement calme. Une partie des familles a en effet quitté le hub le matin-même. Les familles présentes, marquées et fatiguées, relâchent enfin la pression tandis que les enfants jouent au ballon. Mais les jours ne se ressemblent pas : la vie au hub est rythmée par l’arrivée des groupes d’exilés, parfois nombreux, parfois en grande difficulté. Christophe Perugini, coordinateur de la cellule de crise Ukraine au sein du hub, fait le point sur sa mission.

20 mai 2022
Christophe Perugini

À quoi sert le hub ?

Le hub est le point de repère pour les Ukrainiens qui arrivent dans les Alpes-Maritimes, souvent démunis et sans hébergement. Nous les mettons à l’abri pour 2 à 3 nuits, le temps de trouver un hébergement pour les plus vulnérables d’entre eux et la possibilité de s’installer dans un autre département pour les autres. Il y a une cafétéria, des box aménagés en chambres, des vestiaires avec sanitaires. L’objectif est de les accueillir au mieux.

Quel est le rôle d’ALC sur le hub ?

ALC travaille main dans la main avec les autres organisations présentes sur le hub : la réserve communale, l’ARS, l’État, etc. Nous sommes une équipe de 7 professionnels : 5 interprètes ukrainophones, 1 secrétaire administrative, et moi-même.

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Que se passe-t-il lorsque des personnes arrivent avec de grosses difficultés ?

Hier encore, nous avons accueilli une famille de 7 personnes dont la grand-mère, malade, était très fatiguée par le voyage. Nous leur avons donc proposé un hébergement sur le département : il n’est pas question de séparer une famille ! L’autre jour, une jeune femme s’est présentée seule, avec 2 enfants. Nous les avons hébergés ici aussi, car les jeunes femmes sont les premières cibles des réseaux de traite des êtres humains comme la prostitution ou l’esclavage moderne domestique. Nous sommes donc très vigilants.

Pouvez-vous nous en dire plus sur le risque de traite des êtres humains ?

Avant ce poste, j’étais coordinateur aux Lucioles, un service spécialisé d’ALC. J’y accueillais les personnes en situation de prostitution et/ou victimes de traite des êtres humains. Les personnes migrantes sont une cible idéale car elles sont souvent isolées et sans repères. Le risque existe pour les jeunes Ukrainiennes qui arrivent seules. Nos équipes sont très sensibles à ces questions, et savent repérer des situations grâce à certains signaux d’alerte : si le voyage jusqu’en France parait trop organisé, s’il y a dépossession du passeport, …

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Au quotidien, quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?

Ce qui rend notre tâche compliquée, c’est l’incertitude : nous ne savons pas de quoi sera fait demain. Nous accueillons majoritairement des femmes avec enfants et des personnes âgées, mais pas seulement. Il y a des familles plutôt aisées, et d’autres qui arrivent démunies, sans ressources. C’est la première fois que je suis confronté à un éventail de public aussi large. Les interprètes font un travail remarquable car elles sont constamment sollicitées et portent le poids des récits de vie, d’exil, souvent douloureux.

Quel est votre regard sur cette nouvelle mission ?

J’aime sortir de ma zone de confort. Avec ce poste, c’est totalement le cas. Cela m’a conforté dans l’idée que savoir s’adapter est fondamental dans le travail social.

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