Pour démanteler un réseau et libérer les victimes de leurs exploiteurs, la toute première difficulté est d’obtenir la participation des victimes elles-mêmes. De nombreuses associations travaillent au quotidien à repérer les victimes, à les approcher et à leur proposer un accueil sécurisé et sécurisant (Ac.Sé).
La coopération a été au cœur des échanges pendant le séminaire. Celle avec l’OCTREH a fait l’objet d’une présentation par Madame LE BAIL : elle a rappelé que l’Office Central pour la Répression de la Traite des Êtres Humains (OCRTEH) a une mission de police opérationnelle. Il est saisi dans les affaires complexes, longues, qui nécessitent une importante coopération internationale et travaille avec les services territoriaux. Il a également une mission d’analyse, de recueil de renseignements et participe à l’élaboration des politiques publiques.
Le lendemain, les associations membres du réseau Ac.Sé ont participé à des ateliers de mise en pratique : au travers de jeux de rôle, elles ont pu appréhender les missions de chacun en se mettant dans la peau d’un agent de l’OCRTEH, d’un travailleur social, d’un interprète ou d’une victime.
Les mises en situation étaient très concrètes : le démantèlement d’un réseau et l’accueil des victimes de traite des êtres humains, mais parfois aussi des auteurs, au commissariat par les agents de l’OCRTEH ; le mutisme et la peur des victimes ; le positionnement des travailleurs sociaux, et de l’interprète, afin d’aider les victimes à s’exprimer lors de l’audition. La coopération entre services de police et partenaires associatifs répond à un double enjeu : d’une part, mettre à l’abri les victimes et améliorer leur prise en charge. Mais aussi, repérer les proxénètes qui les asservissent et démanteler les réseaux criminels, malins, mobiles, souvent internationaux et dangereux, tant les profits sont importants.
Parmi les mesures concrètes issues du séminaire : un meilleur échange d’informations entre services de police et associations, mais aussi entre les associations elles-mêmes. A la clef pour les partenaires d’Ac.Sé : améliorer l’accueil en urgence des victimes lors d’un démantèlement de réseau. Des fi ches de bonnes pratiques portant sur l’accompagnement de ces victimes vont maintenant pouvoir être complétées et partagées.
Enfin, le service coordinateur d’Ac.Sé retravaille les conventions de coopération afin de les adapter à ces situations d’urgence.
Tous les acteurs sont au travail pour améliorer la condition des femmes victimes de cette violence internationale.
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